Deftones - Saturday Night Wrist (2006)

Publié le par Sili

3 ans. Et demi. 3 longues années et 6 longs mois, avec des promesses de sorties sans cesse repoussées… C’est le calvaire qu’ont enduré tous les fans de Deftones attendant la sortie de ce Saturday Night Wrist, attendu comme la révélation en matière de metal. J’avoue que c’est avec empressement que je me suis rué il y a quelques heures pour m’approprier la chose. La première bonne surprise tombe à l’ouverture du boîtier, lorsque l’on découvre le visuel de la galette : le même motif que sur Adrenaline et Around the Fur se trouve imprimé là, sous nos yeux, une nouvelle fois, et nous laisse déjà penser que ça va être du grand Deftones auquel on va avoir droit dans quelques instants…



Hole in the Earth introduit la galette tout en guitares puissantes et planantes, en voix chantées tout en beauté. Un titre aérien et frais qui nous fait du bien, nous laissant présager du meilleur à venir. Rupture de choc avec Rapture, titre à la limite du hardcore : cri tantôt acérés tantôt étouffés, ambiance énervée et confinée soutenue par les machines du DJ Delgado… un morceau bien acide qui décrasse les écoutilles !
Beware nous plonge dans une ambiance à la fois belle et inquiétante : une mélodie angoissante tourne durant les couplets alors que des voix se mêlent de façon surprenante sur le refrain, jusqu’à 4’03 où le ton change pour se faire plus dur, bien brutal, d’une façon purement « deftonienne ».
Le rythme change une nouvelle fois et on se retrouve propulsé sur un nuage dès les premières notes de Cherry Waves. Ce titre atmosphérique nous confirme les capacités du groupe à se réinventer à chaque album, même si cette chanson surprend mais lasse quelque peu.
Vient enfin un morceau que beaucoup attendaient : Mein, en collaboration avec Serj Tankian, chanteur déjanté de System Of A Down. Là, par contre, c’est la déception qui est au rendez-vous : les guitares aériennes ne font pas spécialement bon ménage avec la rythmique rapide, la mélodie est gentillette, et Tankian n’est présent que sur des post-refrains et ne chante, finalement, pratiquement pas. Moi qui attendait beaucoup de ce morceau…
Le quintet se rattrape illico avec l’excellent U,U,D,D,L,R,L,R,A,B,Select,Start. Derrière ce titre compliqué se cache un morceau expérimental pour le groupe puisqu’il s’agit d’un instrumental tout en mélodie, avec des effets encore jamais testés par le groupe auparavant. La basse a ici un rôle plus important que celui d’accompagnement auquel elle est bien souvent reléguée. A la limite d’une BO de film, une mélodie envoûtante et magnifique !
Xerces fait surgir une nouvelle fois des claviers que l’on croirait sorti des meilleurs groupes d’inde-pop. Cette ballade, assez simple au premier abord, nous enchante de par son refrain hypnotique et sa puissante outro. On repart dans du gros bourrin avec Rats ! Rats ! Rats ! où les aboiements de Chino ne cessent de donner la réplique à de grandes envolées lyriques. À 2,33 on reste littéralement sur le cul avec un passage uniquement constitué de guitares et de batterie, ultra-bourrin. Le morceau s’achève sur un ultime cri qui fait plaisir avant d’enchaîner sur Pink Cell Phone, écrit en collaboration avec Annie Hardy de Giant Drag. Un morceau où la voix de cette collaboratrice se mêle à la perfection aux plaintes de Chino, le tout sur fond électro, rappelant vaguement Lucky You.
Après une intro très spéciale, Combat démarre sur les chapeaux de roues : des guitares dantesques, une voix jouant sans arrêt sur le clair et le saturé qui nous rappelle à qui nous avons à faire… La chanson se termine de manière excellente, avec des envolées plaintives laissant place à un court moment agressif. Côté alternance clair/saturé, Kimdracula est pas mal dans le genre. Le break d’enfer et bien gras surgissant quand on s’y attend le moins et l’outro bien bourrine rajoute le petit plus à cet excellent morceau.
Rivère clôt l’album de façon étrange… calme et inquiétant au début, l’explosion se fait sentir sans qu’on puisse la deviner. La fin hypnotique, avec pour seuls instruments la voix et une guitare, achève le CD et l’album dans le calme.

Nul doute qu’il faudra plusieurs écoutes pour saisir toutes les subtilités d’un album aussi riche et complexe que celui-ci. Même si beaucoup seront (encore ?) déçu par cet album, il s’agit sans conteste, en soi, d’un très bon album. Ne cherchez pas de comparaison avec une autre de leur galette, vous casseriez toute la magie que l’on a à écouter ce CD, alors que c’est cette magie qui rend tout album aussi unique que le groupe !


Chronique réalisée par Silicate

 

 

 

 

 

 

 

Visionnez la vidéo de Hole in the Earth :

Publié dans chroniques

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S
Cool, j'ai hâte de voir ta chronique de AROUND THE FUR et WHITE PONY...En tout cas, celle de SNW est en ligne chez moi depuis aujourd'huiA+SysTooL
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S
Excellent, Sili!<br /> J'ai commencé ma chronique à peu près comme toi et l'on a parfois les mêmes descriptions de titres...<br /> En tout cas, je suis peut-être moins emballé que toi, mais ça reste un bon album de DEFTONES...<br /> SysTooL<br /> PS : roh l'est gros le Chino...
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S
Les grands esprits se rencontrent !!! ^^ Le reste des albums va arriver d'ici peu...
J
Nul doute qu’il faudra plusieurs écoutes pour saisir toutes les subtilitéscool...en général c'est signe d'un très bon album!reste plus qu'à l'acheter.
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S
Ah ben comme je le dis, y a du bon et du moins bon dans cet album... Je suppose que pour ceux qui ne connaissent pas Deftones, ça peut être un excellent album. POur les fans de la première heure, ça peut décevoir...